Le gouvernement britannique avait certaines ambitions par rapport au gaz de schiste. Soucieux de suivre l’exemple des États-Unis, où l’industrie du schiste connait une croissance exponentielle depuis les années 2000, le Royaume-Uni avait en effet autorisé l’extraction de cette ressource fossile.
Mais à la suite de la publication d’un rapport de The Oil and Gas Authority (OGA), qui s’est intéressée à l’augmentation de l’activité sismique dans les zones où est pratiquée la fracturation hydraulique, le gaz de schiste ne semble plus aussi populaire et le gouvernement britannique s’interroge sérieusement sur son impact environnemental.
« Après avoir examiné le rapport de l’OGA (…), il est clair que nous ne pouvons pas exclure de nouvelles conséquences inacceptables pour la population locale. Pour cette raison, j’ai conclu que nous devrions instaurer un moratoire sur la fracturation hydraulique en Angleterre avec effet immédiat », a expliqué Andrea Leadsom, ministre chargée des Entreprises et de l’Énergie.
Londres a annoncé qu’il ne donnerait désormais plus aucune autorisation aux projets d’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique. Afin de protéger les citoyens britanniques, ce moratoire restera valable jusqu’à ce que soient apportées des preuves convaincantes de l’innocuité de la technique incriminée.
La fracturation hydraulique (ou fracking en anglais) est une technique qui consiste à projeter un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques à très haute pression sur le sol afin de le fissurer et ainsi rendre possible l’extraction des gisements d’hydrocarbures prisonniers du sous-sol terrestre. En plus de la pollution des nappes phréatiques par ces produits chimiques, des études semblent établir un lieu entre la fracturation hydraulique et l’augmentation des séismes.
Le rapport de l’OGA s’est par exemple intéressé à l’activité sismique du site d’extraction du gaz de schiste de Preston New Road, dans le Lancashire (nord-ouest de l’Angleterre). En aout dernier, une vive secousse a été ressentie par les habitants.
« Pendant près d’une décennie, les populations locales partout dans le pays ont mené un combat de David contre Goliath contre cette industrie puissante [du gaz de schiste]. Cette interdiction est donc une victoire immense pour les populations et pour l’environnement », s’est félicité Craig Bennett, directeur exécutif de l’ONG environnementale Les Amis de la Terre.