États-Unis : la recherche publique souffre de l’ingérence du gouvernement Trump

États-Unis : la recherche publique souffre de l’ingérence du gouvernement Trump
Le Brennan Center for Justice est un think-tank dont les travaux sont axés autour du droit et de la démocratie. Dans sa dernière étude en date, publiée le 3 octobre, ce groupe de réflexion s'est penché sur les ingérences du gouvernement de Donald Trump dans la recherche publique. Et les résultats sont loin d'être reluisants : les institutions gouvernementales de recherche scientifique souffrent de plus en plus de ces interventions politiques.

Les responsables du Brennan Center for Justice estiment en effet que les nombreuses ingérences du gouvernement américain a désormais atteint le niveau d’une crise. Ces intervention non-désirées visent principalement à influencer, voire modifier, les résultats des travaux des agences scientifiques fédérales, afin qu’ils aillent dans un sens plus conforme à la ligne politique de Trump.

« La prérogative des responsables politiques est de conduire la politique, voire de questionner les faits scientifiques et la méthodologie employée par les experts, mais il faut protéger la recherche exacte, apolitique et publique », estiment les auteurs de l’étude, menée notamment par un fervent opposant à Trump (l’ancien procureur fédéral Preet Bharara).

Ces ingérences politiques ne datent cependant pas de l’ère Trump, elles s’inscrivent dans une vieille tradition américaine : suppression des conclusions relatives au réchauffement climatique sous Bush, minimisation de l’impact de la fracturation hydraulique sur l’eau potable sous Obama, etc.

Le Brennan Center for Justice estime cependant que ce type d’atteinte à la neutralité des instances américaines s’est particulièrement accéléré depuis l’élection de Donald Trump à la Présidence des États-Unis en 2017.

Les auteurs du rapport citent par exemple une affaire de 2018, pendant laquelle le ministère du Travail a fait pression auprès de chercheurs de l’administration afin de modifier dans un sens positif les conclusions d’une étude portant sur le partage des pourboires entre les serveurs et leur patron.

Même son de cloche dans le domaine de l’écologie. Face à la pression de la Maison Blanche, l’Agence de protection de l’environnement a empêché la présentation des travaux de certains de leurs chercheurs.

Dernier exemple déplorable, la publication du rapport national sur le climat. L’année dernière, le gouvernement Trump a exigé que les résultats de cette étude sur le changement climatique soient publiés… le lendemain de Thanksgiving, un jour férié où peu d’Américains lisent les informations.