Kenya : la découverte d’un fossile d’hypercarnivore enthousiasme la communauté scientifique

Kenya : la découverte d’un fossile d’hypercarnivore enthousiasme la communauté scientifique
L'homme ne finira jamais de découvrir les espèces animales qui l'ont précédé sur la planète Terre... Parfois même lorsqu'il a les preuves devant lui depuis des années. Une nouvelle espèce de mammifère géant a en effet été identifiée au Kenya après que des chercheurs se soient intéressés à des ossements... conservés depuis plus de 40 ans dans les archives d'un musée !

Une mâchoire inférieure, une dizaine de dents et quelques os… Ce sont les restes d’un animal mystérieux découverts au Kenya à la fin des années 70 puis conservés au musée national de Nairobi dans la collection intitulée « hyènes« . Mais voilà : ces ossements n’appartiennent pas à une hyène. Et loin s’en faut.

Exhumés des tiroirs du musée par les chercheurs Matthew Borths et Nancy Stevens en 2017, il s’avère que ces restes appartiennent à une espèce baptisée Simbakubwa kutokaafrika : le « grand lion d’Afrique ». Une dénomination qui passerait presque pour un euphémisme.

Ces fragments d’os appartiennent en effet à un des plus grands mammifères carnivores qui ait vécu sur Terre. Vieux de 23 millions d’années, cet imposant animal pesait près de 1.500 kilos et s’attaquait à des animaux de la taille des hippopotames et des éléphants.

« Au vu de ses dents massives, Simbakubwa était un hypercarnivore « , explique Matthew Borths, chercheur à l’Université Duke.

Selon ses recherches, relayées dans les colonnes de la revue scientifique Journal of Vertebrate Paleontology, Simbakubwa kutokaafrika est mort relativement jeune. Malgré sa morphologie juvénile, sa mâchoire est déjà beaucoup plus grosse que celle d’un lion adulte.

« Avec ses canines, il pouvait cisailler la chair, tandis que ses molaires lui permettaient de casser les os« , précisent les chercheurs.

Cet hypercarnivore a vécu au début de l’ère du Miocène. Rien n’explique pour l’instant sa disparition car les conditions permettant l’existence et la survie d’animaux de son gabarit semblent avoir persisté pendant plusieurs millions d’années.