Vers une remise en liberté des orques et bélugas capturés par la Russie ?

Vers une remise en liberté des orques et bélugas capturés par la Russie ?
L'été dernier, la Russie a provoqué la colère des défenseurs de l'environnement en enfermant une dizaine d'orques et une centaine de bélugas dans de petits bassins près de Nakhodka, en Extrême Orient. Gardé captifs dans des conditions déplorables pour être ensuite vendus, trois bélugas et un orque ont disparu depuis leur capture.

De nombreuses personnes se sont mobilisées contre les autorités russes. Plus de 1,4 million de personnes ont signé une pétition sur change.org afin que le gouvernement russe remette ces animaux à la mer. L’acteur américain Leonardo DiCaprio, fortement engagé pour la cause animale et la protection de l’environnement, s’est notamment positionné contre le commerce des mammifères marins pour les parcs à thème aquatiques.

Face à la forte mobilisation des citoyens du monde entier, les autorités de la région de Sakhaline ont annoncé avoir pris la décision de relâcher les animaux captifs dans la nature. Une décision que le gouverneur Oleg Kojemiako a prise après une rencontre avec l’américain Charles Vinick (défenseur des animaux) et le français Jean-Michel Cousteau (fils du célèbre explorateur).

« Notre objectif est de les libérer tous », ont annoncé les trois hommes à l’issue de leur entretien. « Les conditions de captivité des mammifères marins ne sont pas favorables à leur santé sur le long terme. Les bassins sont petits et encombrés, trop peu profonds », a notamment précisé M. Vinick aux journalistes de l’AFP.

Agé de 80 ans, Jean-Michel Cousteau n’en reste pas moins actif dans le domaine de la protection de l’environnement et des écosystèmes. Il a notamment fondé l’association de défense des milieux marins Ocean Futures Society. De son côté, Charles Vinick dirige le Whale Sanctuary Project, qui vise à favoriser la création de sanctuaires afin que les baleines et les dauphins échappent aux parcs aquatiques.

En raison d’une faille juridique dans la législation internationale, la Russie est le seul pays où les mammifères marins peuvent être capturés en plein océan pour des raisons « pédagogiques ». Les trafiquants exploitent ce vide juridique pour attraper puis vendre des animaux à l’étranger, notamment en Chine où se développe un réseau de parcs à thème marins.

« Les delphinariums et les parc aquatiques devraient arrêter de faire se produire des mammifères marins. Ils devraient à la place utiliser les technologies modernes pour lier le public aux océans par le biais de projections en 3D et l’encourager à observer les mammifères dans la nature« , estime Jean-Michel Cousteau.

Malgré les promesses du ministre russe de l’Environnement, les militants écologiques du groupe Sakhalin Watch assure que le gouvernement russe ne compte pas libérer les animaux. « Un jugement légal serait un facteur décisif pour leur libération mais cela n’existe même pas. C’est une bataille. Il est possible que les forces qui soutiennent les entreprises ayant capturé les animaux cherchent simplement à gagner du temps », prévient Dmitri Lissitsyne, membre de Sakhalin Watch.