Les scientifiques du monde entier alarment depuis plusieurs années l’opinion publique quant au déclin des populations d’insectes. Selon des études poussées sur le sujet, la moitié des populations d’insectes pollinisateurs, indispensables à la survie et au renouvellement des écosystèmes terrestres, est considérée en déclin rapide. C’est la raison pour laquelle certains prédisent un « effondrement catastrophique » des milieux naturels.
« Nous, êtres humains, avons besoin des insectes, ils ont besoin d’être protégés avec une loi spécialement pour eux », estime à ce titre la ministre Svenja Schulze.
Le projet de loi qu’elle entend ratifier dans les prochains mois, baptisé « plan d’action pour protéger les insectes », prévoit la mobilisation d’une enveloppe budgétaire de 100 millions d’euros par an pour tenter de freiner l’hécatombe que subissent les insectes. Sur ces 100 millions d’euros, 25 seront consacrés à la recherche.
Le plan d’action propose une batterie de mesures destinées à réduire de manière significative l’utilisation des pesticides et de toutes autres substances nocives dans les habitats des insectes. L’interdiction du glyphosateest par exemple actée d’ici l’horizon 2023.
Tout aussi ambitieuses soient-elles, ces mesures pourraient avoir du mal à passer. La ministre sociale-démocrate allemande pourrait en effet avoir des difficultés à faire valider ce texte de loi par les membres de l’Union chrétienne-démocrate de la chancelière Angela Merkel en raison de leur proximité avec les agriculteurs.
Reste que l’opinion publique allemande n’est pas insensible au sort des insectes. La semaine dernière, une pétition destinée à « sauver les abeilles » avec l’instauration d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement et de la biodiversité a récolté un record de 1,75 million de signatures en Bavière.
En France, malgré la promesse d’Emmanuel Macron, le glyphosate ne sera finalement pas interdit avant 2023. Peut être que d’ici-là, le gouvernement aura compris l’urgence de la situation et se sera décidé à sortir de la passivité qui le caractérise depuis trop longtemps…
