Braconnage : bonne pioche pour les autorités de Malaisie

Braconnage : bonne pioche pour les autorités de Malaisie
Le fléau du braconnage poursuit ses ravages aux quatre coins du monde, renforçant ainsi la fragilité des espèces menacées. Mais certaines bonnes nouvelles viennent régulièrement contrebalancer les études statistiques alarmantes. S'il est bien évidemment difficile de se réjouir de la mort d'êtres humains (confère les trois braconniers de rhinocéros dévorés par des lions en Afrique), c'est toujours avec une joie non dissimulée que nous relayons la réussite d'opérations policières susceptibles de compliquer, voire d'enrayer, la tâche des réseaux de contrebande.

C’est aujourd’hui la Malaisie qui vient de se distinguer avec une opération policière qui a permis l’arrestation de six braconniers vietnamiens et la saisie de nombreux objets de contrebande (dont des peaux de tigres de Malaisie, une espèce particulièrement menacée).

Menée au début du mois de juillet dans une zone résidentielle ouvrière de l’Etat de Pahang, dans le centre du pays, l’intervention des policiers malaisiens a également donné lieu à la confiscation d’une importante quantité de peaux, de griffes et de viande (provenant d’ours protégés mais également de léopards, de chèvres de montagne et de pythons).

« C’est la plus importante opération concernant les tigres de Malaisie menée cette année, elle représente un demi-million de ringgit [soit près de 124.000 dollars américains, ndlr]« , s’est félicité Abdul Kadir Abu Hashim, chef du département de la vie sauvage.

Vu les quantités trouvées sur place, Abdul Kadir Abu Hashim estime que les braconniers ont probablement abattu trois tigres (dont un bébé). Des chiffres qui ne font que renforcer la précarité des populations de tigres de Malaisie évaluée actuellement à 340 individus dans le centre et le sud de la péninsule.

Ces majestueux félins sont prisés pour la beauté de leur pelage. Leurs peaux, utilisées pour la conception d’objets de décoration intérieure, peuvent en effet s’échanger pour plusieurs milliers de dollars sur le marché noir.

Si l’arrestation des contrebandiers est une bonne nouvelle, la découverte des peaux de tigres « fend le coeur », selon Elizabeth John, porte-parole du groupe écologiste Traffic Southeast Asia. Alors que la population de tigres s’amenuise d’année en année, la mort de trois individus peut être considérée comme une « perte massive ». Elle encourage donc le gouvernement à « investir davantage pour faire respecter la loi s’il souhaite sauver un symbole national ».