Exposition à des agents bactériologiques au travail : la Dares tire la sonnette d’alarme

C'est une enquête bien inquiétante dont vient de se faire l'écho le Ministère du travail. Selon les chiffres publiés par la Dares, le service statistique officiel du gouvernement français, ce ne seraient pas moins de 4,8 millions de salariés qui seraient aujourd'hui exposés dans le cadre de leur travail à des agents biologiques néfastes pour la santé. Soit plus de 22% de la population active. Un chiffre particulièrement élevé et qui remet en question le risque au travail dans de multiples secteurs d'activité.

Dans cette étude, la Dares définit les « agents biologiques » comme des micro-organismes (bactérie, parasites, champignons, virus…) susceptibles de provoquer chez l’être humain des maladies ou des infections de types allergies, intoxications voire cancers.

Selon le service de statistiques du Ministère du Travail, les citoyens français actifs font face à deux types d’exposition. La première, dite « délibérée », concerne les salariés dont le coeur de métier nécessite l’utilisation et la manipulation d’agents biologiques alors que la seconde, dite « potentielle », concerne des salariés dont l’activité entraîne une probabilité supérieure à celle du reste de la population d’être exposés à ces mêmes agents biologiques.

Selon des chiffres portant sur l’année 2010, seulement 0,7% des salariés tricolores (soit 58.200 personnes) seraient soumis à une exposition « délibérée ». Pour la plupart d’entre eux, il s’agit de la base de leur activité professionnelle (comme les fonctionnaires et les chercheurs évoluant quotidiennement dans des laboratoires de recherches, manipulant notamment de petits animaux).

Le second type d’exposition est nettement plus répandu. La Dares estime que l’exposition dite « potentielle » concerne 4,74 millions de personnes (soit 21,9% de la population salariale hexagonale). Cette exposition concernent notamment 48.7% des employés de commerce et de service ainsi que près de 40% des fonctionnaires.

« La santé est le secteur le plus exposé (74,8%), loin devant les services aux particuliers (58,6%), l’hôtellerie-restauration (44,3%) et l’agriculture (38,6%) », précisent les statisticiens de la Dares.

De manière générale, ces salariés sont exposés à des agents biologiques lors de contacts avec le public mais également en raison de contacts répétés avec des animaux, des processus de traitements des déchets et eaux usées, des activités agro-alimentaires ou encore des activités de nettoyage et propreté.

En raison de leur surreprésentation dans les secteurs du commerce et de la propreté, les femmes sont deux fois plus exposées que les hommes à des agents biologiques dans le cadre de leur activité professionnelle.