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Nicolas Hulot annonce l’introduction de deux ours femelles dans les Pyrénées

Si l’ours était traditionnellement présent dans toute l’Europe, il fut chassé tout au long du Moyen Âge sous la pression humaine, pour finalement se retrouver cantonné aux régions montagneuses. Mais la situation, loin de s’améliorer, empire : au début du 20ème siècle, il ne se trouve aucun ours sauvage en dehors des Pyrénées. Malgré l’intervention du gouvernement, la population d’ours de souche pyrénéenne décline tout au long du 20ème siècle pour finalement disparaître totalement en 2004.

Le gouvernement décide au début des années 90, de travailler à la restauration des populations d’ours des Pyrénées en introduisant des ours bruns d’origine slovène, génétiquement proche de la souche pyrénéenne. Malgré l’effort de conservation de ces 30 dernières années, les ours réintroduits sont jugés trop faibles, trop éparpillés et trop consanguins pour assurer la survie de leur population.

C’est pour tenter de remédier à cet échec que Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a annoncé le 27 mars dernier l’arrivée de deux ours femelles dans les Pyrénées. Soucieux d’assurer la survie de la lignée actuelle, le gouvernement va en effet réintroduire deux ours bruns dans les Pyrénées à l’automne prochain.

« Nous ne pouvons pas nous résoudre à voir disparaître l’ours brun des Pyrénées, sous nos yeux », estime M. Hulot, qui se dit cependant conscient de la problématique que représente cette réintroduction avec le monde agricole.

Le ministre a donc demandé au préfet des Pyrénées-Atlantiques de rassembler l’ensemble des acteurs du département (élus, représentants des exploitants agricoles, associations…) afin de lancer une concertation qui mènera à l’établissement d’une feuille de route. Un travail qui ne sera pas simple à mener face à l’opposition du monde pastoral.

« C’est un choix politique qu’il fait, celui de condamner l’élevage en optant pour l’ensauvagement des Pyrénées. Les opposants à l’ours feront tout leur possible pour que ces lâchers n’aient pas lieu », a indiqué Marie-Lise Broueilh, présidente de l’Association pour le développement durable de l’identité des Pyrénées. Cette dernière a également rappelé qu’une vraie concertation devait se faire avec les acteurs de la région « pas pour plaire aux Bordelais, aux Toulousains ou aux Parisiens ».

L’annonce de Nicolas Hulot a en revanche été saluée par les amoureux de la nature et les associations pro-ours. « On est encore au seuil de l’extinction de l’espèce dans cette partie des Pyrénées. Il s’agit donc d’une mesure d’urgence. Mais la vraie bonne nouvelle, ce sera quand les ourses seront lâchées. On espère que le gouvernement est déterminé », a réagi Alain Reynes, directeur de l’association Pays de l’Ours-Adet.

C’est en 2006 qu’a eu lieu la dernière réintroduction d’ours dans les Pyrénées. 5 individus en provenance de Slovénie avaient été lâchés en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées. En 2016, la population d’ours pyrénéens a été estimée à 39 individus sur l’ensemble du massif.

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