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Floatgen, 1ère éolienne flottante française, bientôt mise à l’eau

La France s’apprête enfin à entrer dans l’ère des énergies marines. La construction de la première éolienne flottante française devrait en effet s’achever d’ici l’automne prochain avec une mise à l’eau prévue avant la fin de l’année au large des côtes de Loire-Atlantique. Baptisée Floatgen, cette turbine offshore nouvelle génération présentera la particularité d’être flottante (et non posée sur le fond marin). Elle devrait ainsi permettre à la France de rattraper une partie de son retard dans le développement d’une filière écologiquement et économiquement prometteuse : la filière des énergies marines renouvelables.

Après plus de trois ans de conception, la première éolienne flottante tricolore ne devrait plus tarder à voir le jour. Ou plutôt à voir la mer. En effet Ideol, la startup en charge de son développement, a annoncé qu’elle devrait être mise à l’eau puis remorquée sur son site d’expérimentation en mer d’ici la fin de l’année.

Situé à une vingtaine de kilomètres au large du Croisic, il s’agit d’un site d’essais multi-technologies en mer géré par Centrale Nantes et le CNRS. Elle devrait y séjourner pendant une période de 2 ans afin que ses concepteurs puissent mener une batterie de tests et de mesures en conditions réelles d’utilisation. Ideol compte notamment évaluer « la résistance des ancrages, la stabilité de la plateforme, sa capacité à résister aux tempêtes et aux effets de la houle ».

Mais pour l’heure, Floatgen est toujours entre les mains des ingénieurs sur l’imposant chantier de construction lancé en septembre dernier sur le port de Saint-Nazaire. Haute de 80 mètres, cette éolienne équipée d’une turbine Vestas de 2 MW est qualifiée de nouvelle génération : elle repose sur une fondation flottante en béton chargée d’assurer sa flottabilité et son équilibre.

Les éoliennes offshore flottantes représentent encore aujourd’hui une filière émergente au niveau mondial. Floatgen fait donc figure de véritable démonstrateur technologique. Elle a notamment pour objectif de prouver « l’immense potentiel de l’éolien en mer flottant à échelle commerciale pour produire de l’électricité renouvelable loin des côtes donc sans impact visuel et au meilleur coût grâce à la qualité du gisement de vent au large ».

« L’éolien posé repose sur des technologies qui fonctionnent à une profondeur relativement faible. Les seuls endroits dans le monde où il y a des sites propices, assez loin des côtes à faible profondeur sont en mer du Nord (…). Ces sites ont déjà été développés ou sont en cours de développement, donc clairement l’avenir de l’éolien en mer passe par celui du flottant », explique Paul de la Guérivière, le PDG d’Ideol.

Les éoliennes flottantes permettent en effet de contourner la contrainte de la profondeur. Contrairement à leurs cousines posées, qui ne peuvent être installées dans une zone de plus de 40 mètres de profondeur, les turbines flottantes s’adaptent jusqu’à 250 mètres. Elles affichent à ce titre des rendements plus importants : elles peuvent en effet être remorquées sur des sites éloignés des côtes, où le vent est plus puissant.

Le développement de Floatgen est soutenu par l’Union Européenne, l’État (via une subvention de 5,7 millions d’euros de l’Ademe) et la région Pays de la Loire. Il faut dire que l’éolien offshore représente un enjeu de taille pour notre pays : grâce à ses kilomètres de littoral, la France affiche en effet un potentiel de 15 GW pour l’éolien posé, et de 6 GW pour l’éolien flottant. Des chiffres loin d’être négligeables pour le Ministère de l’Énergie qui, dans le cadre de la transition énergétique tricolore, vise désormais de déployer 6000 MW pour l’éolien offshore et 2.000 MW pour l’éolien flottant et l’hydrolien d’ici 2023.

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