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Le commerce de l’ivoire interdit en Chine dès cette année

La République populaire de Chine a annoncé avoir la ferme intention de combattre le trafic d’ivoire afin de protéger plus efficacement les éléphants. Cette décision, saluée par les organisations de défense des animaux, est d’autant plus symbolique que la Chine est actuellement un des premiers pays consommateurs « d’or blanc », dont le commerce souvent illégal a conduit à de sérieux problèmes écologiques, et notamment à l’extinction massive des pachydermes.

L’ivoire, principal constituant des dents et des défenses d’animaux comme l’éléphant, l’hippopotame ou le morse, est une substance organique blanche utilisée depuis la préhistoire pour la conception d’outils et autres objets usuels. Avant l’introduction du plastique dans nos société, l’ivoire était en effet utilisé pour fabriquer les touches de piano, les boutons, les manches de couvert, les reliures de livres ou encore les éventails…

Il est aujourd’hui érigé au rang de matière précieuse, notamment en Chine où la sculpture sur ivoire est considérée comme un art traditionnel : l’ivoire est perçu comme un symbole de richesse et de statut social élevé, son prix peut ainsi atteindre plus de 1.000 euros le kilo. La forte demande de l’Empire du Milieu entraine malheureusement le massacre de dizaines de milliers d’éléphants africains chaque année.

On estime qu’un pachyderme est victime du trafic d’ivoire toute les 26 minutes en moyenne en Afrique. Ce carnage, qui entraine lentement mais surement les éléphants vers l’extinction, est en grande partie due à la Chine. On estime en effet que la hausse du niveau de vie des chinois a largement fait croitre la vente d’ivoire : 60 à 90% de l’ivoire qui quitte l’Afrique est exporté vers la Chine.

Les associations de protection de la nature affirment que ce ne sont pas moins de 20.000 éléphants qui auraient été massacrés l’année dernière pour leur ivoire. Le Fonds Mondial pour la Nature (WWF, pour Wolrd Wildlife Fund) estime à 415.000 individus la population mondiale d’éléphant.

Bien qu’interdit à l’échelle internationale depuis 1989, le commerce de l’ivoire n’a jamais cessé de prospérer en Chine où sa vente (ainsi que les opérations visant à le transformer) était toujours autorisé. Donnant ainsi une couverture aux trafiquants pour blanchir l’ivoire issu du braconnage. Toutefois, dans le cadre de sa lutte anti-corruption, le président chinois Xi Jinping s’était engagé en mars dernier à freiner ce fléau. Et, par la même occasion, à redorer l’image de son pays auprès des autorités africaines.

Pékin a donc respecté ses engagements en annonçant fin décembre 2016 la mise en place de mesures concrètes qui visent à mettre un terme au commerce de l’or blanc. « Afin de mieux protéger les éléphants et mieux combattre les trafics, [la Chine] va arrêter peu à peu la vente et la transformation à des fins commerciales d’ivoire et d’objets en ivoire », a en effet indiqué le Conseil d’État, organisme gouvernemental du régime communiste, dans un communiqué officiel.

Plus concrètement, ces mesures concerneront
« 34 entreprises de transformation de l’ivoire et 143 centres de commerce ». Dans un premier temps, plusieurs dizaines d’ateliers et de vendeurs devront stopper leur activité à compter du 31 mars prochain. Les autres devront également se plier à cette nouvelle législation « dans les délais impartis ».

La WWF a bien évidemment salué l’initiative chinoise et la volonté de sauver les éléphants de l’extinction. Mais des mesures supplémentaires doivent encore être prises, notamment l’application de cette interdiction à Hong Kong (territoire chinois doté d’une large autonomie et de ses propres lois). « Avec le marché chinois fermé, Hong Kong peut devenir le marché favori des trafiquants pour blanchir l’ivoire illégal sous couverture du commerce légal de l’ivoire », a déclaré Cheryl Lo, responsable à la WWF.

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