Les salariés en télétravail émettent 54% de CO2 en moins que ceux qui vont au bureau

Les salariés en télétravail émettent 54% de CO2 en moins que ceux qui vont au bureau
Une récente étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences explore l'impact environnemental du télétravail par rapport au travail en présentiel. Alors que les résultats indiquent une réduction significative des émissions de CO2 chez les travailleurs à distance, des nuances émergent concernant la consommation individuelle.

L’étude révèle une réalité intrigante : les employés en télétravail émettent 54 % de CO2 en moins que leurs homologues en présentiel. Cette réduction est principalement attribuée à l’absence de trajets quotidiens entre le domicile et le bureau, une source significative d’empreinte carbone. Cependant, ces chiffres ne doivent pas être interprétés de manière simpliste.

« Les gens disent : “Je travaille depuis chez moi, je suis neutre en carbone”, explique Fengqi You, coauteur de l’étude. Mais ce n’est pas toujours vrai. » Certains télétravailleurs vivent dans des logements moins économes en énergie, et l’utilisation d’outils individuels, tels que les imprimantes, peut être moins écologique que les alternatives de bureau.

Une augmentation des trajets individuels

L’étude pointe également une augmentation des déplacements non liés au travail chez les télétravailleurs, en particulier les trajets en voiture et en avion. Alors que le télétravail offre une flexibilité géographique, de nombreuses personnes déménagent vers des zones rurales, entraînant une augmentation des distances parcourues. Les travailleurs hybrides, qui se rendent au bureau occasionnellement, optent souvent pour des trajets individuels, accentuant ainsi les émissions de CO2.

« Le télétravail, ça change quoi pour la planète ? » interroge The Guardian. Si les avantages environnementaux du télétravail sont indéniables, les défis émergent également, soulignant la nécessité d’une approche réfléchie pour maximiser les bénéfices écologiques.

Le télétravail s’est répandu de manière significative depuis la crise sanitaire, avec près de 25 % des salariés découvrant cette pratique lors du premier confinement. Selon l’étude de l’ADEME, plus de 71 % des télétravailleurs souhaitent télétravailler plus souvent, soulignant la satisfaction générale des employés à l’égard de cette modalité de travail. Près de 60 % estiment que le télétravail améliore le stress et la concentration, tandis que plus de 58 % estiment qu’il favorise un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Et la planète nous remercie

Le télétravail ne bénéficie pas seulement aux individus, mais aussi à l’environnement. En réduisant de 69 % les déplacements domicile-travail, le télétravail contribue à une diminution significative des émissions de gaz à effet de serre et à une amélioration de la qualité de l’air. De plus, les économies d’énergie liées à l’absence de travailleurs dans les bureaux peuvent atteindre 20 à 30 % lorsque les bâtiments sont fermés pendant au moins une journée.

L’ADEME souligne également que les économies d’énergie chez les télétravailleurs n’entraînent qu’un « effet rebond » limité de 3,5 % à 7 % dans la consommation énergétique des logements. Cependant, pour maximiser ces bénéfices et atténuer l’effet rebond, des pratiques numériques éco-responsables sont essentielles.