D’après une étude parue dans la revue Geophysical Research Letters, l’augmentation récente des précipitations aurait entraîné… une diminution du niveau des océans.
Ce ne serait pas le moindre des paradoxes du réchauffement climatique, déjà à l’origine d’hivers de plus en plus rigoureux dans les pays au climat tempéré et que la communauté scientifique a décidément bien du mal à appréhender. Les climatosceptiques ne devraient pas manquer d’exploiter ces travaux, même s’ils ne contestent pas la hausse du thermomètre mondial, sachant que l’idée communément admise jusqu’alors était que le niveau des océans n’avait de cesse de monter, notamment à cause de la fonte de la banquise arctique, menaçant la survie même des États insulaires.
Le niveau moyen des mers aurait en réalité baissé de 0,2 pouce (environ 5 millimètres) entre début 2010 et mi-2011. Une diminution qui s’expliquerait par la hausse des précipitations enregistrée en Australie, dans le nord de l’Amérique du Sud et en Asie du Sud. Rappelons qu’à l’époque, une multiplication des catastrophes naturelles avait été observée dans ces régions et imputée au phénomène La Nina, lequel a pour origine une anomalie thermique des eaux équatoriales de surface de l’océan Pacifique centre qui se caractérise par une température anormalement basse de ces eaux.
Un phénomène temporaire
« Il est important de reconnaître que ce phénomène n’est que temporaire », a tempéré John Church, spécialiste australien du réchauffement climatique, qui n’a toutefois pas pris par à l’étude précitée. « Le niveau de la mer est maintenant de retour à la ligne de tendance et le volume des océans augmente désormais à un taux d’environ 3,1 millimètres par an », a-t-il précisé.
Chercheur à la NASA et auteure de l’étude, qui a consisté en une analyse minutieuse d’une multitude de données satellites et in situ, Carmen Boening a de son côté rappelé que les satellites GRACE (Gravity Recovery And Climate Experiment), lancés en mars 2002 et qui ont été d’une aide très précieuse, peuvent mesurer des masses d’eau sur Terre. Ils permettent également, entre autres, de mieux comprendre la diminution des inlandsis polaires.
Il convient cependant d’insister : cette étude ne remet absolument pas en cause le changement climatique. Aussi la communauté internationale doit-elle continuer de s’employer à réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre. Elle aurait également tout intérêt à faire sienne l’estimation de la New Economics Foundation (NEF), selon laquelle il ne reste plus que cinquante mois avant le point de non-retour climatique…