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Plus de trois mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima 1, et alors que l’AIEA, (Agence Internationale de l’Energie Atomique) – qui tient en ce moment-même et jusqu’à vendredi une conférence ministérielle sur la sûreté nucléaire particulièrement attendue – vient de publier un rapport portant sur les leçons à tirer de l’accident de la centrale exploitée par TEPCO (Tokyo Electric Power COmpany), le Premier ministre japonais Naoto Kan tient bon. A la tête d’un gouvernement très critiqué pour sa gestion de la crise, plusieurs fois au bord de la démission d’après les allégations de certains confrères nippons, il devrait néanmoins quitter son poste à la fin du mois d’août. En attendant, Tokyo multiplie les mesures de sécurité au cas où un nouvel incident grave se produirait.
La vigilance des décideurs n’a rien d’exagéré : quelque 35% des Japonais vivent en effet dans des zones à risque similaires à celles touchées par le tsunami et trente-neuf des quarante-sept préfectures que compte le pays sont exposées. Les experts s’accordent donc sur l’urgence à mettre en place de nouveaux moyens de protection. Les manifestations anti-nucléaires de ces dernières semaines ainsi que les déclarations de plusieurs ministres concernés plaident parallèlement pour un soutien renforcé aux énergies renouvelables. Contrairement à l’Allemagne et à la Suisse, le Japon n’a cependant pas annoncé de sortie définitive ou même progressive du nucléaire et les deux tiers des centrales atomiques nippones fonctionnent encore. Les unités encore opérationnelles seraient toutefois surveillées de très près si l’on en croit le conseiller du Premier ministre Goshi Hosono, selon lequel le gouvernement maintient le « niveau maximal de sécurité » dans les centrales encore en fonctionnement.
Sur le site de Fukushima 1, les opérations de décontamination des eaux radioactives prennent du retard et le taux de radioactivité dans l’air demeure plus qu’inquiétant, le tout sous la menace constante de secousses telluriques. Le gouvernement japonais a par conséquent pris de nouvelles mesures de sécurité, notamment dans les hôpitaux de la zone touchée par le séisme et le tsunami du 11 mars dernier. Le nombre de lits disponibles dans les centres hospitaliers est désormais restreint afin d’assurer une évacuation rapide et efficace au cas où une nouvelle catastrophe surviendrait. Les Japonais qui doivent se rendre de façon régulière à l’hôpital, pour des traitements ou des soins, n’ont donc plus le choix : ils seront contraints de quitter la zone touchée par ces restrictions. Situé dans la préfecture de Nagano, l’hôpital d’Omachi employait deux cents personnes avant la catastrophe. A présent ils ne sont plus que 70… Malgré les protestations des services hospitaliers, le gouvernement a expliqué ne pas pouvoir assouplir les restrictions par mesure de sécurité. Même si les investissements nécessaires à la reconstruction sont considérables, il a en outre annoncé que 100 000 yens (un peu plus de 850 euros) allaient être reversés chaque mois à tous les Japonais ayant été évacués de leur habitation à la suite à l’accident de la centrale de Fukushima 1 pendant six mois. L’Etat-providence s’emploie donc à réparer les pots cassés. Pas sûr toutefois que sa générosité suffira à faire remonter les troupes de M. Kan dans les sondages.
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