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Le déclin des pollinisateurs fait peser une importante menace sur la production agricole mondiale. Si l’alerte a été donnée il y a quelques années déjà par les groupes écologistes et les apiculteurs, c’est aujourd’hui au tour de la Plateforme Intergouvernementale sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques (IPBES) d’attirer l’attention de la communauté internationale sur ce fléau qui pourrait bien impacter la qualité de la vie humaine.
“Un nombre croissant de pollinisateurs sont menacés d’extinction, au niveau mondial, par plusieurs facteurs, dont nombreux sont dus à l’homme, ce qui met en danger les moyens d’existence de millions de personnes et des centaines de milliards de dollars de production agricole”, expliquent les experts de l’IPBES, organisme scientifique créé en 2012 par l’ONU, dans un rapport publié le vendredi 26 février.
L’IPBES estime qu’entre 5 et 8% de la production agricole mondiale est directement tributaire de l’action des pollinisateurs : abeilles mais également insectes et oiseaux sont en effet des contributeurs essentiels à la reproduction de nombreuses espèces végétales qui nous nourrissent.
De manière plus générale, les pollinisateurs qui peuplent notre planète ont un rôle important dans la croissance et la qualité des trois quarts de la production agricole mondiale (fruits, légumes, céréales…). L’IPBES affirme ainsi que le déclin de leur population pourrait entrainer une hausse des risques de malnutrition.
“Sans les pollinisateurs, beaucoup d’entre nous ne pourraient plus être en mesure de consommer du café, du chocolat ou des pommes, parmi bien d’autres aliments de notre quotidien”, précise Simon Potts, vice-président de l’IPBES et professeur à l’Université de Reading, au Royaume-Uni.
Les scientifiques de l’IPBES affirment que 16% des pollinisateurs vertébrés sont aujourd’hui menacés de disparition. Un pourcentage qui grimpe à 30% pour les espèces insulaires. Le rapport indique que l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest sont des régions particulièrement touchées. En Europe, on estime par exemple que les populations d’abeilles (sauvages et domestiques) ont diminuées de près de 37% au cours de ces dernières années. 9% des espèces d’abeilles et de papillons seraient d’ailleurs menacées d’extinction.
“Le déclin des pollinisateurs sauvages est principalement dû à des changements dans l’utilisation des terres, aux pratiques de l’agriculture intensive et à l’utilisation de pesticides, aux espèces invasives, à des agents pathogènes et au changement climatique”, déclare Robert Watson, vice-président de l’IPBES.
Sans émettre de strictes recommandations, l’IPBES rappelle quelques-uns des moyens aujourd’hui connus qui permettraient d’enrayer la baisse des populations de pollinisateurs (renforcer la place des fleurs sauvages à proximité des surfaces agricoles, réduire l’utilisation des pesticides chimiques…).
L’IPBES est en charge de récolter et d’analyser les données concernant le déclin des espèces végétales et animales qui constituent la biodiversité mondiale. Ce rapport, rédigé par 80 experts, est le premier issu de cet organisme scientifique. Il s’agit également de la première analyse de cette ampleur jamais réalisée sur le sujet.
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