La justice du Kenya stoppe la construction d’une centrale à charbon

La justice du Kenya stoppe la construction d’une centrale à charbon
Voilà une nouvelle qui va ravir les défenseurs de l'environnement. Le Tribunal National kenyan de l'Environnement a décidé de stopper purement et simplement un projet de centrale thermique au charbon. Il faut dire que la construction de ce site de production d'électricité était particulièrement controversée en raison de son emplacement : l'archipel paradisiaque de Lamu, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001.

Le juge Mohammed Balalaa décidé mercredi 26 juin d’annuler une précédente décision de justice qui donnait le feu vert au porteur du projet, le consortium Amu Power. D’un montant total de 2 milliards d’euros, la centrale électrique au charbon de l’archipel de Lamu est financée quasiment dans son intégralité par la Chine.

Le magistrat kenyan a notamment demandé à la co-entreprise Amu Power de reprendre les études d’impact sur l’environnement depuis le début. Mais les choses ne sont pas pliées pour autant : cette join-venture qui réunit une société kenyane et une société omanaise (Gulf Energy) dispose d’une période de 30 jours pour faire appel à cette décision de justice.

D’autant plus que ces sociétés peuvent compter sur le soutien du gouvernement du Kenya. Ce dernier assure en effet que la construction de cette centrale thermique de 981 MX est vitale pour la croissance économique du pays. Les responsables politiques mettent notamment en avant l’utilisation de ce type de centrale dans les pays développés, en faisant bien évidemment l’impasse sur les émissions polluantes et les dommages sur l’environnement dont le charbon est responsable.

L’emplacement sensible du site de cette première centrale à charbon d’Afrique de l’Est a poussé de nombreux défenseurs de l’environnement et diverses communautés locales à s’opposer farouchement à ce projet.

Les détracteurs estiment notamment que la construction de cette centrale à charbon va à contre-courant des efforts de la communauté international pour lutter contre le réchauffement climatique à l’aide des énergies renouvelables.

Le projet est d’autant plus controversé que le Kenya est régulièrement cité comme un modèle sur le continent africain : c’est grâce à des ressources renouvelables telles que l’hydroélectricité, la géothermie ou encore l’énergie éolienne que ce petit pays d’Afrique de l’Est couvre une grande partie de ses besoins en électricité.