Des substances interdites trouvées dans les cosmétiques vendus en France

Des substances interdites trouvées dans les cosmétiques vendus en France
L'UFC-Que Choisir a publié au début du mois de juin une mise à jour de sa liste des produits cosmétiques contenant des substances jugées "indésirables". Ce ne sont pas moins de 1.000 produits que l'association de défense des consommateurs français déconseille vivement d'acheter. Pire, sur ces 1.000 produits 23 contiennent des substances "rigoureusement interdites", qui en font des produits "hors-la-loi". Et dont l'UFC-Que-Choisir réclame le retrait immédiat des rayons des supermarchés tricolores.

C’est un dossier explosif qu’a ouvert l’UFC-Que-Choisir. L’association dresse en effet une liste de 12 composés « préoccupants » qui entrent dans la composition d’un grand nombre de produits de beauté vendus en France. Ces substances pouvant avoir des effets néfastes pour le corps humain, et dont on trouve la trace dans plus de 1.000 produits, comprennent notamment des perturbateurs endocriniens, des allergisants ou encore des produits irritants. Et ce, malgré des mentions publicitaires vantant les propriétés « apaisantes » ou « hypoallergéniques« .

Mais le pire reste à venir. L’UFC-Que-Choisir affirme en effet que 23 produits incorporant des substances « rigoureusement interdites » dans leur composition sont pourtant distribués sur le marché français. Un des produits incriminés, un fond de teint sous forme de poudre minérale, contiendrait par exemple de l’isobutylparaben, « un perturbateur endocrinien avéré, pourtant interdit depuis plus de 2 ans dans l’Union européenne ».

L’UFC-Que-Choisir cite également l’exemple de produits non-rincés qui contiennent du méthylisothiazolinone ou du méthylchloroisothiazolinone : malgré l’interdiction de ces deux substances depuis juillet 2016, des cosmétiques vendus en pharmacie, en officine ou encore dans les grandes surfaces en contiennent.

« Le cas est particulièrement fréquent dans les produits destinés aux cheveux frisés ou crépus. Les masques à l’argile du Petit Olivier et, pire, l’antipoux et lentes d’Item peuvent encore faire des dégâts en toute légalité », déplorent les membres de l’association UFC-Que-Choisir qui veulent le retrait immédiat des produits concernés.

Les consommateurs sont également appelés à faire très attention au Mitosyl, perturbateur endocrinien « parmi les plus préoccupants » et qui se retrouve pourtant dans des produits destinés aux nourrissons (pour soigner l’érythème fessier).

Enfin, l’UFC-Que-Choisir dénonce les « cocktails explosifs » que l’on trouve dans de nombreux produits contenant plusieurs perturbateurs endocriniens. Sont notamment ouvertement cités « l’Huile sèche sublimante du Petit Marseillais, le déodorant Natur Protect de Sanex, le dentifrice Global Blancheur de Sanogyl, le lait Sculpt System d’Esthederm, la crème de jour pour les cheveux à la grenade de Klorane, la BB crème Peggy Sage ou encore le rouge à lèvres Deborah Milano, qui cumule pas moins de quatre perturbateurs endocriniens ».

Quelques jours après la publication de ces révélations, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé que des contrôles allaient être effectués prochainement sur des cosmétiques toujours en vente.

« Nous allons mener des contrôles pour voir si ces produits sont toujours vendus aujourd’hui et pour quelles raisons. Nous sommes très attentifs chaque année sur les cosmétiques », a expliqué Loïc Tanguy, directeur de cabinet adjoint à la DGCCRF, rappelant qu’en 2016 sa direction a contrôlé plus de 8.000 produits.