Les mégots de cigarette, fléau des mers et des océans

Les mégots de cigarette, fléau des mers et des océans
En raison des conséquences désastreuses que sa consommation entraîne sur le corps humain (cancers, maladies pulmonaires...), la cigarette est considérée comme hautement néfaste pour les fumeurs. Si cet état de fait est désormais reconnu depuis plusieurs décennies, les effets négatifs de la cigarette sur l'environnement sont en revanche moins connus. On estime pourtant que ce ne sont pas moins de 72 milliards de mégots qui sont chaque année disséminés dans la nature aux quatre coins du monde. C'est pour sensibiliser l'opinion publique aux dangers de la cigarette sur l'eau, les rivières et les océans que l'ONG Surfrider a procédé à une opération de ramassage de mégots autour du canal Saint-Martin, le jeudi 8 juin, à Paris.

C’est la troisième collecte de ce genre organisée en France par l’ONG Surfrider et son partenaire Zero Waste France. Et pour cette troisième opération, le triste butin s’est élevé à 15.000 mégots. Une collecte ramassée à même le sol en une heure seulement par la vingtaine de bénévoles mobilisés le long du canal Saint-Martin.

« Plus qu’un problème de civisme, le mégot est un fléau environnemental car un mégot pollue à lui seul 500 litres d’eau. Jeter par terre, c’est jeter en mer », rappellent à ce titre les deux organismes organisateurs.

Du fait de leur légèreté, les mégots qui terminent leur vie par terre se retrouvent charriés par le vent jusque dans les égouts. De là, ils atteignent généralement les rivières puis les océans où ils participent à l’acidification des eaux et contribuent à la mortalité élevée des animaux marins. On estime par exemple que les mégots de cigarette représentent à eux seuls 40% des déchets qui contaminent actuellement la mer Méditerranée.

Il faut savoir que les mégots libèrent leurs substances nocives au contact de l’eau. Et ces substances néfastes pour l’environnement et les écosystèmes sont très nombreuses dans un filtre. Ces derniers absorbent en effet une grande partie des 4.000 substances malsaines présentes dans le tabac d’une cigarette : nicotine, éthylphénol, résidus de pesticides, métaux lourds, gaz toxiques, ammoniaque, acide cyanhydrique… Des substances qui se retrouvent donc diluées dans l’eau de mer et contribuent à la dégradation de la faune et la flore marine.

La situation est d’autant plus déplorable que la capitale française n’est pas dépourvue de poubelles. Les deux ONG responsables de l’opération ramassage rappellent en effet que Paris dispose d’une poubelle équipée d’écrase-cigarette tous les 50 à 100 mètres. Sans oublier que les fumeurs peuvent également s’équiper d’un cendrier de poche pour pallier à l’absence immédiate de poubelle.

La municipalité parisienne a d’ailleurs décidé de renforcer les mesures de lutte contre la pollution par jet de cigarette sur la voie publique, véritable fléau pour l’environnement urbain (chaque année, ce ne sont pas moins de 350 tonnes de mégots qui sont ramassés). Depuis octobre 2016, ce geste scandaleux est en effet passible d’une amende de 68 euros.